De nombreuses personnes confondent la Thérapie Brève, et les thérapies brèves.
En fait, les thérapies dites brèves regroupent un certain nombre de psychothérapies qui n’ont pas forcément grand-chose à voir les unes avec les autres. Elles ont en revanche comme dénominateur commun, le fait d’être courtes dans le temps (quelques séances seulement), et d’être orientées sur la solution, c’est-à-dire le « comment on s’en sort », plutôt que sur la cause, c’est-à-dire le « pourquoi on en est arrivés là ? » .
Les plus connues des thérapies dites « brèves », sont l’Hypnose Eriksonienne (avec l’idée que le patient va avoir recours à son inconscient pour résoudre son problème), la PNL – Programmation Neuro-Linguistique (basée sur des techniques de communication), les TCC – Thérapies Comportementales et Cognitives ( qui visent à l’apprentissage de nouvelles formes de comportements et de pensées), la Thérapie Orientée Solution (le patient va aller puiser dans ses propres ressources pour favoriser un changement), et l’EMDR – Eye Movement Desentitization and Reprocessing – en français Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires (des mouvements oculaires vont agir sur le cerveau, pour atténuer, ou faire disparaître des blessures traumatiques).
Il existe également l’Art-Thérapie, qui propose au patient de passer par la création, par l’art (peinture, dessin, musique, etc) pour accepter et/ou transformer ses émotions.
Enfin, les thérapies dites « corporelles » font aussi partie des thérapies brèves. Il s’agit de la relaxation, la sophrologie, la méditation, le yoga, et bien d’autres encore si l’on en croit l’offre de formations diverses qui se trouvent sur le net.
La thérapie brève, systémique et stratégique selon le modèle de Palo Alto, bizarrement souvent moins connue que toutes celles citées plus haut, est pourtant une approche qui pourrait être considérée comme une parente de certaines de ces thérapies.
En effet, Milton Erikson par exemple, a consacré de nombreux travaux à l’hypnose thérapeutique, mais il a aussi largement inspiré les fondateurs de l’École de Palo Alto, grâce à sa rencontre avec Gregory Bateson.
Le modèle de Palo Alto est fondé sur les relations, donc sur la communication comme la PNL, elle participe au changement du patient par de nouveaux apprentissages comme les TCC, elle s’oriente sur la solution plutôt que le problème, et s’appuie sur les ressources du patient comme la Thérapie Orientée Solution.
Mais la thérapie brève, systémique est stratégique a ceci de particulier, qu’elle fait opérer aux patients un virage à 180 degrés qui va bien au-delà d’un simple changement souvent temporaire. S’appuyant sur ce que le patient lui-même a tenté de faire pour résoudre son problème (ce que les représentants de l’école de Palo Alto appellent les « tentatives de régulations » ou « tentatives de solutions »), le thérapeute va partir du principe que si le problème s’est malgré tout maintenu, voire aggravé avec le temps, alors il serait peut-être judicieux d’arrêter de tenter de solutionner de cette manière, et d’essayer plutôt de faire exactement l’inverse. Il va alors, en quelques séances l’amener à cesser de faire ce qu’il fait qui aggrave, tout en le rendant acteur de son changement. Il va pour cela souvent proposer une stratégie comportementale à 180° de ce qu’il faisait jusqu’alors (ce qui est une manière d’arrêter de faire ce qui aggrave).
Ce travail s’effectue grâce à la prescription de tâches thérapeutiques sur mesures (exercices d’observation, questions de réflexions…). Celles-ci lui feront vivre des expériences émotionnelles correctrices, et le mèneront à un changement (changement de comportement, de manière de réguler avec les autres ou encore de percevoir son problème) générant l’apaisement de ses souffrances.